Le Blog du Mur Manteau

par Groupement du Mur Manteau 07 avr., 2024
Le 22 février dernier, Grégory Monod – tout récemment reconduit à la présidence de la FFB – lançait un « Dernier appel avant point de non-retour » lors d’une conférence de presse consacrée à la situation du logement neuf en France. En 2023, les ventes de logements neufs aux particuliers, qui représentent l’essentiel du marché, ont chuté de 38 %. Avec 123 000 unités, elles ne représentent pas même la moitié des ventes réalisées en 2021. Dans une perspective à long terme, la moyenne annuelle des 15 dernières années s’établit à 180 % des ventes 2023 ! La prévision 2024 ne donne aucune raison d‘espérer un revirement à court terme : elle se monte à moins de 8 mises en chantier pour 1000 ménages. Il faut remonter 70 ans en arrière pour retrouver un niveau d’activité aussi faible. Grégory Monod n’a pas mâché ses mots : « Tous les indicateurs sont au rouge vif : les défaillances d’entreprises s’accélèrent, les pertes d’emplois se comptent déjà en dizaines de milliers et les Français, particulièrement les classes moyennes, sont cadenassés dans leurs parcours résidentiels et assignés à résidence. Nos propositions sont connues. La situation exige un sursaut immédiat avant qu’il ne soit trop tard et que le désarroi se fasse colère ». La FFB souligne un ensemble de facteurs qui concourent à amplifier l’acuité de la situation : • Hausse des prix des matériaux (jusqu’à 40 % supérieurs au niveau pré-pandémie) • Augmentation brutale des taux d’intérêt. Le taux moyen en 2023 se montait à 4,20 %, à comparer au 1,05 % à fin 2021.
 • Prudence renforcée des établissements de crédit, qui complique l’obtention d’un prêt immobilier. Sur l’année 2023, on constate en effet une chute de plus de 40 %. • Surcoût engendré par la RE 2020 : il est estimé à près de 7,5 %. Or si la finalité de la RE 2020 est assurément louable, la dépense supplémentaire pèse essentiellement sur les ménages et grève leur budget. • ‘Amputation‘ du Prêt à Taux Zéro pour la construction neuve. La FFB précise : « 83 % des Français perçoivent déjà aujourd’hui la crise du logement. Et pour cause : faute de logements proches, disponibles, abordables et adaptés aux besoins, la mobilité professionnelle de nombreux salariés se trouve bloquée et l’accès à l’emploi compromis (6 entreprises sur 10 rencontrent des difficultés à recruter à cause du logement). Cette crise conduit aussi 12 % des étudiants à renoncer à leur projet de formation, et cadenasse les parcours résidentiels… ». Tout en saluant le ton offensif du Premier Ministre lors de son discours de politique générale, la FFB déplore un propos qui, sur le fond, privilégie la forme au détriment de la substance et propose des remèdes « anachroniques ». Or la situation est des plus préoccupantes, et tout particulièrement dans la maison individuelle. À une baisse des ventes de 31 % en 2022 a succédé une baisse de 39 % en 2023. « Une descente aux enfers » selon la FFB, qui appelle les pouvoirs publics à prendre des initiatives vigoureuses et multiples sans perdre davantage de temps. Retrouvez tous les détails de la conférence de presse de la FFB le 22 février 2024 en cliquant sur le lien ci-dessous.
par Groupement du Mur Manteau 06 mars, 2024
Le rapport de l’ONRE
par Groupement du Mur Manteau 01 févr., 2024
À la veille des Fêtes de fin d’année – et alors que la mise en place des nouvelles orientations de MaPrimeRénov’ (cf. le blog du Mur Manteau de novembre dernier) était imminente – la CAPEB s’est adressée directement à la Première Ministre de façon volontairement alarmiste. L’appel n’hésite pas à mentionner une « catastrophe annoncée » ! À la veille des Fêtes de fin d’année – et alors que la mise en place des nouvelles orientations de MaPrimeRénov’ (cf. le blog du Mur Manteau de novembre dernier) était imminente – la CAPEB s’est adressée directement à la Première Ministre de façon volontairement alarmiste. L’appel n’hésite pas à mentionner une « catastrophe annoncée » ! Près de 30 entreprises, qui comptent parmi les ténors du secteur de la construction, l’ont rejointe. Elles donnent un poids supplémentaire aux inquiétudes que reflète l’initiative exceptionnelle de la CAPEB. La CAPEB insiste sur le revers de la médaille en matière de rénovation ‘globale’ des passoires thermiques. Dans la pratique, et au-delà des intentions louables de la réforme, les nouvelles dispositions posent problème à plusieurs niveaux. 1. En conditionnant l’attribution de MaPrimeRénov’ à la mise en œuvre de travaux multiples – qui engendrent nécessairement des coûts importants – le gouvernement risque en fait de discriminer les ménages modestes, incapables d’assumer fiancièrement le reste à charge conséquent qui découle d’une telle démarche. L’effet produit est donc contre-performant, et aux antipodes des objectifs du dispositif. 2. Une rénovation d’ampleur exige l’intervention de plusieurs corps d’état. Cela avantage les entreprises générales au détriment des artisans spécialisés, incapables d’offrir une approche intégrée dans des conditions comparables. Cette situation favorise également la sous-traitance en cascade, avec les risques de non-qualité afférents. 3. Les dispositions de MaPrimeRénov’ continuent de privilégier la qualification RGE. Or en dépit de son nom, elle n’a pas offert jusqu’ici les garanties escomptées, y compris contre la fraude. Elle ne constitue pas davantage, pour les intervenants, une réelle plus-value en matière de compétences : pour preuve, le nombre d’entreprises RGE diminue d’année en année. 4. L’accent mis sur l’électricité et les pompes à chaleur, au détriment de l’isolation thermique, défie la logique d’un séquencement efficace des opérations. Or on sait de longue date – et le Mur Manteau ne cesse de le répéter depuis des années – qu’une meilleure isolation thermique est la priorité absolue : l’énergie la moins chère et la plus écologique sera toujours celle qui n’est pas consommée, et la capacité de l’isolation thermique à augmenter le confort perçu en toutes saisons dépasse celle de toutes les autres opérations. 5. Paradoxalement, l’accent mis sur la rénovation globale va à l’encontre de la massification voulue des travaux. Une approche globale limite en effet sévèrement la réalisation à grande échelle de petits chantiers, qui sont pourtant la voie la plus rationnelle et la plus réaliste vers une réelle intensification de la rénovation du parc immobilier français. Jean-Christophe Repon, le président de la CAPEB, résume : « La CAPEB en appelle à la responsabilité de la Première ministre pour ne pas laisser cette réforme entrer en vigueur au 1 er janvier prochain sans en avoir corrigé toutes les failles. Leurs conséquences seraient trop graves pour les particuliers ainsi que pour les 622 000 entreprises artisanales du bâtiment ! J’invite tous les acteurs de la rénovation énergétique à se joindre à notre appel pour éviter le pire pendant qu’il en est encore temps ! »
par Groupement du Mur Manteau 03 janv., 2024
Principes, techniques et outillage – à découvrir sur notre nouvelle chaîne YouTube
par Groupement du Mur Manteau 03 déc., 2023
2024 pourrait marquer un tournant
par Groupement du Mur Manteau 06 nov., 2023
Des avancées, des arbitrages et des tendances controversées
par Groupement du Mur Manteau 07 oct., 2023
L’occasion de promouvoir les plus beaux projets européens en ETICS
par Groupement du Mur Manteau 06 sept., 2023
La France n’est « pas prête » à faire face au changement climatique. Le HHC considère qu’il faut intensifier les actions dès cette année, même avant l’adoption formelle des nouveaux objectifs de la LPEC et de la SNBC. Le rapport constate : « Le secteur des bâtiments voit ses émissions diminuer (-14,7 %) en 2022. La baisse corrigée des variations météorologiques est de 5,4 %, et peut s'expliquer par le plan de sobriété et la hausse des prix de l’énergie. » En clair, la baisse de 5,4 % ne représente pas un progrès structurel significatif – et en l’absence du conflit en Ukraine et de ses conséquences, il est probable qu’elle se serait avérée quasi négligeable. Le rapport poursuit: « Les politiques mises en œuvre ne permettent pas d'enclencher un nombre su ffisant de rénovations complètes performantes . Plusieurs améliorations en 2023 ont permis de faciliter les rénovations globales, sans pour autant marquer une in flexion suffi sante. Le financement des rénovations globales reste insu ffisant, tant en termes de montant que de visibilité. L’organisation du marché et des paramètres économiques manque, notamment la structuration de l’o ffre. Le secteur fait face à un problème de disponibilité des compétences et des quali cations nécessaires à la réalisation de rénovations complètes. » Dans ce contexte, le HCC s’est attaché à définir des priorités précises. Pour le secteur du bäitiment, elle préconise ainsi les mesures suivantes : Établir les conditions nécessaires permettant de massifier la rénovation des bâtiments avec des parcours de rénovations globales performantes • Développer l'ingénierie financière permettant de massfier l'offre de rénovation, ainsi que les compétences nécessaires à sa mise en œuvre effective (SGPE, 2024). • Améliorer la visibilité pour la filière du soutien public aux rénovations à travers une feuille de route pluriannuelle des montants financiers et des critères d’éligibilité (MEFR, 2024), • Établir une définition partagée de la rénovation complète, avec un indicateur assorti d’un objectif et un suivi régulier, et se doter de moyens de contrôle (DGEC, ONRE, 2023). • Poursuivre les efforts de cohérence et d'unification du dispositif MaPrimeRénov’ et des autres dispositifs d’aide pour faciliter et accroître l’ambition des parcours permettant la rénovation globale, avec une trajectoire claire du rythme des rénovations d’ici à 2050 et la définition d’étapes intermédiaires (DGALN, DGEC, réglementation, 2023). • Poursuivre les efforts de réorientation et d'accélération de la rénovation des bâtiments publics et tertiaires pour soutenir prioritairement les projets dont les parcours de rénovation maximisent les économies d’énergie (DGALN, DGEC, réglementation, 2024). • Fixer une trajectoire d’augmentation du montant global du soutien public aux rénovations énergétiques globales dans les dispositifs d’accompagnement pour réaliser l’ensemble de la rénovation de haut niveau de performance dans la durée, en adéquation avec les besoins identifiés (MTE ou MTECT, MEFR, loi de finances, 2023). • Conditionner les dispositifs d’aide à l’exigence de résultats en termes d’obligation de performance énergétique des rénovations, pour les constructions neuves et rénovations (MTE ou MTECT, 2023). • Réaliser une évaluation annuelle de l’efficacité des dispositifs d’aide avec une estimation des réductions de consommation énergétique effective et des émissions relatives aux coûts, progressivement régionalisée, en s'appuyant sur la poursuite des travaux actuels et la mise à jour régulière des données par l’ONRE (DGALN, CGDD, ONRE, 2023). Renforcer l’accompagnement des ménages en situation de précarité énergétique • Définir les modalités d’anticipation de prise en compte des risques liés aux facteurs exogènes ou endogènes de variabilité forte des prix de l’énergie dans le dispositif du chèque énergie de manière cohérente avec la nécessaire diminution des subventions aux énergies fossiles (MTE ou MTECT, DGFip, 2023). • Poursuivre les efforts d'accélération de l’accompagnement des ménages précaires pour les sortir de la précarité énergétique dans les parcours de rénovation globale performante, avec des aides visant à un reste à charge nul pour les ménages les plus précaires (DGEC, DGALN, 2023). Renforcer la formation des professionnels de la filière • Poursuivre le renforcement de la structuration et le développement de la filière du bâtiment avec la mise en place de formations et de montées en compétences des professionnels du bâtiment (installations de systèmes énergétiques, construction neuve BBC, rénovation thermique (DGALN, DGEC, de 2023 à 2025).
par Groupement du Mur Manteau 02 août, 2023
L’objectif : donner l’alerte sur le problème de l’inconfort d’été
par Groupement du Mur Manteau 07 juil., 2023
Le Mur Manteau, représenté par son Président, Philippe Boussemart, apporte son témoignage et explique ses positions 
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