Aides publiques et rénovation énergétique – un nouveau constat alarmant
EN QUESTION : LES PRÉREQUIS DE RÉNOVATIONS ÉNERGÉTIQUES VIABLES

Une publication récente de l’I4CE – Institute for Climate Economics – intitulée ‘Quelles aides publiques pour la rénovation énergétique des logements ?’ est parvenue à des conclusions préoccupantes. Dans les conditions actuelles, la plupart des rénovations énergétiques dans l’habitat privé en France ne sont pas en phase avec les objectifs de la SNBC (Stratégie Nationale Bas Carbone). De plus, compte tenu des aides proposées, elles ne sont pas économiquement viables pour les ménages censés tirer bénéfice d’une telle opération !
Les auteurs – Guillaume Dolques, Maxime Ledez et Hadrien Hainaut – tirent par conséquent la sonnette d’alarme en se fondant sur deux aspects essentiels du problème :
• L’inadéquation entre l’objectif de neutralité carbone de la SNBC et la réalité sur le terrain. En fait, plus de deux millions de ménages se lancent chaque année dans des travaux de rénovation énergétique. Mais ces travaux reflètent des ambitions restreintes et se cantonnent à des opérations limitées. Le résultat : le nombre de rénovations qui atteignent un niveau de performance thermique de type BBC – ce qui représenterait effectivement une avancée significative – se limitent à quelques centaines par an. Cela représente donc nettement moins d’une rénovation sur mille ! La raison est simple : seule une rénovation globale permet d’atteindre l’objectif de performance visé, et une telle rénovation est généralement complexe, longue et coûteuse.
• Le bilan d’une série de simulations sur la base des aides actuelles, effectué à l’aide de PanelRénov’, un outil dédié développé par I4CE. La vocation de PanelRénov’ est d’évaluer la viabilité économique d’un projet de rénovation en tenant compte de l’ensemble des aides et soutiens disponibles. Le verdict de l’analyse est sévère. En effet, même après déduction des primes et aides à la disposition des ménages et prise en compte de l’éligibilité éventuelle à des conditions d’emprunt préférentielles, le coût d’une rénovation globale demeure prohibitif pour la plupart des intéressés. En outre, le temps de retour sur investissement est décourageant, puisqu’il excède généralement 10 ans.
La situation est donc pour le moins préoccupante – et seule une refonte ambitieuse des dispositifs existants pourrait sortir de l’ornière la politique de rénovation énergétique dans l’habitat privé. Pour en savoir plus, téléchargez ci-dessous le dossier complet de l’I4CE.